Entretien avec Amilwa de Solary

3ème de la ligue DASH avec MOUZ, dans le dernier carré de la ligue française avec la Karmine, 4ème de la Lyon Esport et une last dance mitigée en Coupe de France : l’année 2022 a dû à la fois beaucoup t’apporter, mais aussi être frustrante, non ?

Avec MOUZ, on avait une bonne équipe et on était premiers lors de la saison régulière, mais à l’occasion des playoffs on a organisé un bootcamp et on a dû changer de stuff parce qu’on était filmés. Je ne dirais pas que c’est à cause de ça qu’on a perdu, mais presque (rires.) Plus sérieusement, avec la Karmine, on avait peu d’expérience en équipe, car on avait commencé à s’entraîner uniquement deux semaines avant la saison. C’était une nouvelle équipe et je n’avais pas joué dans un roster francophone auparavant. On fait une belle saison qui se termine sur un 2-3 serré contre Vitality (le futur vainqueur de la compétition, NDLR). Après le break d’été, on a pas forcément joué à fond étant donné qu’il y avait l’annonce du nouveau roster de VCT. Après, sur un plan individuel et global, j’étais heureux de mes performances. J’ai fait mon rôle de leader en jeu tout en récoltant des bonnes stats. Ce n’est pas le plus important, mais quand tu arrives à faire les deux, c’est toujours plaisant.

En tant qu’ancien membre du club, qu’est-ce que tu penses des prestations de la KC en VCT EMEA ?

Ça reste mon avis, mais c’est terrible. La façon dont s’est construit le roster, le fait qu’il n’y ait pas de vrai IGL naturel, qu’il y a ait certains joueurs qui ne jouent pas sur leur rôle de prédilection… Ça découle sur un manque de structure global qui ne permet pas à l’ensemble de performer.

Aujourd’hui, tu es concentré sur Solary : une bien belle structure...

Ils nous font confiance, et ça déjà c’est très important dans une organisation. Il n’y a pas de dramas dans la structure, le staff est bon et il y a une ambiance familiale qu’on a pu ressentir lors du Media Day et dans nos échanges quotidiens.

Comment s’est fait le rapprochement entre les joueurs, elemeNt, juseu et toi ?

Les ex-HEET voulaient conserver le trio Kinguyen, b2kk, memset et elemeNt m’a proposé de venir assurer le rôle de leader en jeu. J’ai accepté, même si j’avais d’autres offres, car je pense que c’était ma meilleure option. Pour l’anecdote, on a tenté de compléter le roster avec bramz d’un côté, puis juseu de l’autre, et on a préféré sélectionner le second, car il nous fallait un playmaker et c’est un petit qui arrive à prendre beaucoup d’espace, son profil correspondait mieux à ce qu’il nous manquait.

En parlant de lead, quelle image souhaites-tu que Solary renvoie sur le serveur ?

Il faut montrer une grosse structure de jeu et de la discipline, avec la capacité de s’adapter très rapidement à ce qu’il se passe et poser l’agressivité au bon endroit et au bon moment.

Ça n’est pas trop dur d’arriver en pleine saison et de devoir vite s’adapter face à des équipes qui elles n’ont quasiment pas bougé ?

J’ai l’impression d’avoir dû faire ça pendant toute ma vie (rires.) Je sais que ce n’est pas le plus optimisé et que c’est dur, car on a peu de temps effectif d’entraînement. Du coup, j’essaye d’adapter mes plans au milieu des rounds, mais on manque encore de structure de base. Le fait que notre bilan actuel soit un 4-2 est plutôt bon signe pour moi au vu de notre situation.

Justement, quand on voit la qualité de votre roster, et le fait que vous ne soyez « que » 5èmes, on peut dire que le niveau de ces Challengers France est très relevé, non ?

Certains disent que c’est la ligue la plus relevée, mais je ne suis pas d’accord. La ligue Polaris a — je pense — plus de niveau. En fait, je trouve qu’en France, malgré que le niveau soit très serré entre les équipes et qu’elles soient toutes bonnes, si je compare au roster d’Apeks et FOKUS (Polaris) ou Acend (East), je ne vois pas de club capable actuellement de remporter le tournoi Ascension. Je sais que je ne me ferais pas d’amis en disant ça (rires), mais même si la ligue est sur le podium en Europe en termes de niveau, je ne la vois pas première.

Où peut — du coup — se placer la version finale de Solary d’ici la fin de saison et les playoffs ?

Dans le dernier carré, au minimum.

Allez, on saute dans le temps et on dit que vous êtes en finale : contre qui souhaites-tu la jouer cette finale ?

Peu importe (rires.) Disons l’équipe qui sera la meilleure juste derrière nous à ce moment-là.